Un projet magnifique sur Rome et Jérusalem
porté par Katell Berthelot, amie de longue date et collaboratrice de l’Ecole biblique.
C’est avec grand plaisir que nous vous annonçons l’ouverture du site internet du projet ERC « Re-thinking Judaism’s Encounter with the Roman Empire: Rome’s Political and Religious Challenge to Israel and its Impact on Judaism (2nd century BCE – 4th century CE » (titre abrégé: « Judaism and Rome »).
Pour découvrir le site et le projet lui-même, veuillez vous rendre sur : http://judaism-and-rome.cnrs.fr/
Le site internet donne accès à des sources anciennes documentant la question de l’impérialisme romain et de sa réception par les provinciaux, en les restituant de la manière la plus complète possible (textes originaux accompagnés de traductions en anglais, photos, etc.).
Vous trouverez également un commentaire original et détaillé de chaque source présentée, ce qui est peu fréquent sur internet et apparente le site « Judaism and Rome » à un vaste recueil de sources commentées en accès libre (Open Access).
Enfin, ce site vise à promouvoir un dialogue interdisciplinaire entre spécialistes d’histoire romaine, d’études juives, d’épigraphie, de numismatique, de lettres classiques, de patristique, d’histoire du christianisme, et d’autres domaines connexes.
Une publication
de Maxime Decout, collaborateur à l’équipe pilote de notre programme,« La Passion selon saint Matthieu » :
De Montaigne à Perec en passant par La Fontaine, Voltaire ou Stendhal, les plus grands écrivains de notre littérature ont imité d’autres œuvres. Ils ont utilisé, parfois sans le dire, parfois sans en avoir conscience, l’œuvre des autres pour écrire la leur. Car personne n’écrit à partir de rien. Personne ne prend la plume sans avoir à ses côtés un bagage plus ou moins chargé de livres. Une bibliothèque intérieure, parfois partiellement oubliée, parfois bien présente à l’esprit, parfois directement présente à portée de main, ce qui donne la tentation de l’ouvrir. L’imitation est l’un des phénomènes les plus naturels de la création littéraire. Et malgré cela, les écrivains ont souvent ressenti une gêne, une peur diffuse ou une terreur violente à se sentir ainsi dépossédés de leurs propres mots. Écrire sous influence, tremper sa plume dans l’encrier du voisin : de tels gestes menacent les rêves de singularité absolue et d’originalité qui président à notre manière d’évaluer les œuvres.
Comment les écrivains ont-ils réagi à cette peur ? Essayer de répondre à cette question amène à se pencher sur les différents paradoxes que les auteurs ont développés pour résoudre l’antagonisme qui oppose l’imitation et l’invention.
Maxime Decout, Qui a peur de l’imitation ?, Paris : Éditions de Minuit, 2017.