Durant toute l’année académique 2019-2020, chaque jeudi, de 16h à 18h, le bureau principal de La Bible en ses traditions s’est transformé en salle de classe, avant que le « videoconferencing » prenne le relai. Plusieurs membres du séminaire « Bible et philosophie » se réunissent autour du grand écran du bureau de direction de la BEST. Au nombre des participants réguliers ou exceptionnels, outre les professeurs Avital Wohlman (HUJ), Augustin Tavardon (EBAF), Riccardo Di Giuseppe (ICT), ou Xavier Lafontaine, l’un des tout premiers assistants de la BEST, cette année doctorant boursier de l’AIBL, deux normaliens et assistants de recherche en Mobilité internationale chez nous : Pauline Micos, qui étudie particulièrement le corpus platonicien, et Geoffroy Aujay de la Dure, titulaire d’un Master 2 de philosophie.
« Un des buts de ce séminaire est de nous amener à enrichir les annotations du programme de recherche. Jusqu’à il y a peu, les échanges portaient sur l’articulation entre le chapitre 28 de l’Évangile selon Saint Mathieu, les positions philosophiques liées à la Résurrection et les problématiques liées à cet événement. Nous avons abordé ce mystère en nous plongeant dans plusieurs thématiques elles-mêmes liées à deux axes principaux. D’abord : le miracle. Après tout, la Résurrection n’est-elle pas le plus grand des miracles ? Ensuite : le témoignage. Nous nous sommes interrogés sur le degré de vérité que l’on peut accorder au témoignage que l’on reçoit et, plus fondamentalement, sur les raisons que nous avons de croire en un texte – en l’occurrence la Parole de Dieu. » – Geoffroy
D’une semaine à l’autre, Pauline et Geoffroy étaient chargés d’augmenter les notes ayant fait l’objet d’une étude durant le séminaire, et de collecter des éléments qui serviraient à alimenter les discussions lors de la prochaine séance.
« Nous nous attachons à montrer les divergences d’opinions et d’interprétation entre les philosophes. Il ne s’agit pas de n’étudier qu’un auteur comme s’il détenait la vérité philosophique. » – Pauline
De cette mise en regard des philosophes, classiques ou plus contemporains, émergeait le débat entre chercheurs, autre raison d’être du séminaire.
« Durant les séances du séminaire, chacun est invité à intervenir. Les échanges que nous avons tous les cinq laissent l’opportunité d’envisager des pistes de réflexion auxquelles, seuls, nous n’aurions pas songé. Le fait que nous ayons suivi des parcours différents et néanmoins en lien avec la philosophie est aussi un atout majeur. La pluridisciplinarité des intervenants (philosophes, exégètes, linguistes…) permet d’éclairer, ça et là, un point précis au cours des débats. Ces analyses extra-philosophiques nous amènent à approfondir les discussions en examinant une théorie sous un autre jour. » – Pauline
Le second semestre fut un temps de révision et d’augmentation des notes de La Bible en ses traditions dans lesquelles figurent des références à l’œuvre de Michel Henry préparées par Sybille Gérain, assistante à Jérusalem il y a quelques années, aujourd’hui doctorante en philosophie sur Michel Henry à l’Université Libre de Bruxelles en partenariat avec les Archives Michel Henry de Louvain.
En s’appuyant également sur le travail d’Andrei Costea (lui aussi jeune philosophe venu de l’ENS, assistant l’an passé), ils ont proposé des annotations pour la totalité du prologue de l’Évangile selon Saint Jean à partir des notions employées par l’évangéliste (« monde », « vérité », « lumière », « vie »…).