Frère Olivier, déjà docteur en Llittérature, rédige en ce moment un doctorat qui en fera le spécialiste des éudes juives dans notre Comité éditorial. Il répond ici à quelques questions sur son travail.
Quels sont vos travaux en cours ?
O.C : Actuellement doctorant en Talmud à l’Université hébraïque, je travaille sur le jeûne dans la littérature chrétienne et rabbinique du 3ème s. en essayant de mieux définir les dynamiques internes à chaque tradition concernant les jeûnes publiques et privés. C’est aussi une occasion d’étudier les traditions bibliques et post-bibliques, de voir comment l’Écriture a été utilisée au cours des siècles, en judaïsme et christianisme, pour justifier l’institution des pratiques rituelles.
A quelle occasion avez-vous eu recours à la base de données de la Bible en ses traditions ?
O.C : Dans le cadre de ma recherche, j’ai bien évidemment dû travailler sur le jeûne des Ninivites dans le livre de Jonas. J’ai donc utilisé notre base de données avec joie. Le grand avantage de notre portail, contrairement aux commentaires, est que nous pouvons disposer du matériau brut, sans parti pris ni orientation particulière et donc élaborer notre propre proposition de lecture, notre propre parcours. Outre les notes extrêmement intéressantes concernant le texte et les versions, j’ai particulièrement apprécié les riches annotations de la partie « réception » : au-delà du texte, les différents commentaires des Pères de l’Église permettent ainsi de saisir la place primordiale que ce texte a joué non seulement dans la pensée chrétienne de la pénitence et de la conversion mais aussi dans la polémique entre Juifs et Chrétiens. Les chrétiens se sont souvent considérés comme les Ninivites : le salut est ouvert aux païens tandis que les Juifs refusent de se convertir. Les réponses juives n’ont pas tardé : ce n’est pas l’ascèse -chrétienne- qui sauve mais la repentance qu’Israël sait pratiquer en vérité.
En quoi cette base de données est-elle différente des « grands commentaires » ?
O.C : Cette base de données est donc un complément essentiel aux grands commentaires bibliques traditionnels. Les notes de synthèse, de plus en plus nombreuses, permettent elles aussi d’avoir une vision plus large et globale des grandes problématiques de théologie biblique.