Voici des publications qui donnent de l’espoir en ces temps terribles que traverse la Terre sainte.
De la lumière
D’abord, un titre qui réchauffe, dans la nuit des cœurs que nous vivons. Le livre vient de voir le jour, et on y trouve, en plus développé, ce que notre collaborateur et ami, le célèbre historien de l’art Christian Heck présentait en nos murs à Jérusalem au printemps dernier :
- Présence de la lumière inaccessible. Les vitraux de Conques et la peinture de Soulages, éditions Fage, Lyon, novembre 2023,
Il est issu de quarante ans de regards partagés avec Pierre et Colette Soulages, et des longs entretiens que j’ai eus avec Pierre autour de la métaphysique de la lumière. Je lui ai lus des textes anciens d’écrivains et de philosophes qui ont parlé du rapport entre la lumière et l’obscurité. Ainsi, Denys l’Aréopagite évoque le silence qui permet d’apprendre les secrets de cette Ténèbre qui « brille de la plus éclatante lumière au sein de la plus noire obscurité ». Et pour Nicolas de Cues, « Quand vous serez sensible à la présence de la lumière inaccessible, chacun d’entre vous tentera de lui-même […] de s’en approcher toujours davantage ». Pierre a été bouleversé par l’étonnante et fructueuse résonance entre d’une part, cette intuition d’une lumière vibrant au cœur de l’obscurité la plus noire et à fois inaccessible et présente, et de l’autre, dans ses peintures, « une lumière reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui cessant de l’être devient émetteur de clarté, de lumière secrète ». Colette Soulages m’a demandé d’écrire à nouveau sur les vitraux de Conques, et sur la peinture de Pierre. Ce livre est né de cette intimité, et de ces échanges.
Pour la première fois une analyse du rythme des différentes verrières, dans la description des registres qui les composent, permet de mieux approcher ces compositions d’une grande allégresse. Le livre fait ainsi apparaître qu’elles partagent avec les peintures la force de ces zones juxtaposées, d’un dessin puissant, d’une grande qualité émotionnelle, au service d’une intériorité et d’une lumière mystérieuse, faisant de ces vitraux des « polyptyques transfigurés ».
De l’amour
Nos amis des Belles Lettres nous font connaître leur toute fraîche anthologie universelle de l’amour