Dans l’esprit de transmission au grand public cher aux sciences humaines, à l’invitation du directeur du mensuel La Nef, Olivier Robert (E.N.S., agrégé d’histoire), assistant au projet, et Olivier-Thomas Venard ont proposé à ses lecteurs une réflexion sur les relations actuelles de l’archéologie et des études bibliques.
S’il arrive à l’archéologie de pouvoir confirmer ou infirmer tel ou tel point des textes bibliques, ce n’est pas là son apport principal. Elle permet de reconstituer l’environnement géographique, social et culturel des auteurs inspirés tant à l’échelle locale (le petit royaume de Juda) que régionale (le Levant dans son ensemble) ou internationale (l’ensemble du Moyen-Orient biblique comprenant l’Égypte et l’Assyrie).
Par ailleurs, la réduction de la grande histoire de « tout Israël » aux proportions de modestes légendes patriarcales ou d’épopées magnifiant des faits de guerre plus localisés — opérée par la critique historique appuyée sur les résultats de l’archéologie récente — ne ruine pas la foi pour autant. Pour qui croit que Dieu s’est révélé en plénitude dans les quelques années de vie d’un jeune Juif du Ier siècle, elle confirme une constante de la révélation : c’est dans la petitesse que le Dieu d’Abraham, d’Isaacetde Jacob déploie sa grandeur.
La question des relations entre Écritures, histoire et archéologie se pose de façons bien différentes selon les livres et les époques de la Bible :
- Pour certains livres, qui présentent des événements archétypiques, la question est vraiment « mythe et histoire » (cf. l’article sur le déluge p. 22-23).
- Pour certains autres, qui rapportent des événements historiques des siècles plus tard, c’est plutôt « épopée et histoire » (cf. l’article sur l’Exode p. 24-25).
- Pour certains, dont les documents sont quasi contemporains des événements, à l’échelle de l’histoire universelle, et dont maints détails sont confirmés par l’archéologie, c’est plutôt « mémoire populaire et histoire » (cf. l’article sur la vie de Jésus p. 26-29).