Comment affronter effectivement le texte biblique, même dans sa propre langue, si l’on n’est pas bien équipé d’un ensemble de notions et d’outils permettant de le décoder et de l’interpréter ?
Qui d’entre nous n’a jamais eu l’étrange sensation qui nous fait dire « La seule chose que je comprends de ce texte, c’est qu’il est écrit dans ma langue maternelle » — et d’en tourner les pages dans l’espoir angoissé d’en saisir un peu du sens ?
Si l’interprétation de tout texte est déjà un art et une responsabilité exigeante, combien plus cela doit-il l’être pour le Texte des textes, l’Écriture Sainte, lue comme Révélation de Dieu articulée verbalement ?
Voilà un texte très ancien et en même temps nouveau et actuel, et pour bien le comprendre, il faut être adéquatement informé à trois niveaux :
- le fonctionnement interne des documents bibliques (Texte) ;
- la connaissance sur les peuples, les cultures, les rites, les milieux de vie qui, d’une certaine manière, ont favorisé ou accompagné la production de la Bible (Contexte)
- et, enfin, les manières dont la Bible a été reçue, transmise et comprise, honorée ou contestée, traduite en art, en pensée, en musique… (Réception).
Mon intérêt principal pour la Bible en ses Traditions s’est plutôt porté sur la section Contexte, notamment les textes anciens et, dans la Réception, la musique. Néanmoins, j’ai aussi pu m’enrichir en considérant, parfois en modifiant, les nombreuses notes produites par des excellents contributeurs dans presque toutes les rubriques d’annotation. Tout au long de mon engagement dans notre programme de recherches, ce que je considère comme un défi majeur est la sélection. Sélection à deux niveaux :
- la sélection des sources d’information,
- et le choix des contenus qui, convertis en notes, mériteront d’accompagner nos textes bibliques.
Si l’on considère que tous les domaines de la culture humaine progressent de plus en plus vite, et que notre base d’annotation comporte 24 niveaux, il arrive que le problème du remplacement des anciennes connaissances par les nouvelles soit multiplié par … 24 !
Bien sûr, la Bible en ses Traditions vise à montrer des trésors de toutes les époques, mais il n’est pas possible de tout présenter. Notre intention d’offrir aux lecteurs le contenule plus utile et le plus mémorable nous mène à discerner et éliminer ce qui pourrait être périmé, inutile ou hypothétique. Le choix fait, il reste encore à traduire les textes et à rédiger les notes du mieux possible !
Enfin, voici les finalités de la recherche que je fais miennes toujours davantage, en travaillant à notre programme :
- que les lecteurs puissent s’approcher de la Bible d’une manière sûre et savante,
- qu’ils admirent sa beauté et sa densité, sa puissance et sa sagesse, son influence et sa présence parmi les peuples et parmi les siècles
— et que cela leur fasse du bien !
Fr. Jorge Vargas-Corvacho, O. P.